Son histoire

nantua_abbatialeLes origines du nom de Nantua restent encore incertaines. Parmi toutes les hypothèses avancées, voici la plus plausible : A « Nant », issu du mot celtique Nantos qui signifie vallée, est venu s’ajouter un suffixe « acos », déterminant un lieu en gallo-romain.
Une fois latinisé, ce mot devient Nantoacus ou Nantoacum (= localité de la vallée). La transformation du suffixe en « a » ou « at » était alors courante. Le nom de Nantua est né. D’ailleurs,de nombreuses autres villes et villages ont cette terminaison en « a » ou « at » dans les départements de l’Ain ou du Jura.

 

blasonDeux blasons pour une ville :
A l’origine, les armoiries de Nantua comportaient une croix blanche, symbole du Duché de Savoie, dans sa partie supé rieure. Ce n’est qu’en 1601 que cette croix fut remplacée par un lys qui matérialise le rattachement du Bugey au royaume de France.
« Les armes de Nantua sont : un lac de Sinople à une truite d’argent, au chef d’azur chargé d’une fleur de lis d’or. On les trouve encore : d’or à truite de sable posée en fasce et trois bucelles ondées en pointe, au chef de gueules à la croix alaisée d’argent : couronne murale. »

Légende de Saint-Amand :
Amand, évêque de Maastricht au VIIème siècle, ayant passé sa vie à répandre la bonne parole, décide de s’accorder une retraite paisible. Arrivé sur les bords du lac de Nantua, il est saisi par la beauté du site et par son silence. Amand obtient de Childéric, roi de France, des terres au bord du lac pour y construire un monastère. Mommulus, gouverneur de cette région, voit alors ses possessions menacées et ordonne à ses hommes de tuer Amand. A l’instant où le coup fatal allait tomber, un puissant éclair jaillit du ciel. Apeurés et aveuglés, les quatre hommes demandèrent pardon à Amand qui fonda ensuite son monastère et les accepta comme premiers moines. Ainsi serait née l’abbaye de Nantua.

Les Personnages célèbres

Xavier BICHAT (Thoirette 1771 – Paris 1802).
Marie François Xavier Bichat est la figure la plus héroïque de celles qui marquèrent la révolution de la médecine à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, à Paris.
Il fût un brillant élève du collège de Nantua.

Au moment de son décès, à trente et un ans (1802), Corvisart écrivit à Napoléon :
« Personne en si peu de temps n’a fait tant de choses et si bien ».
«Il faut voir avant de réfléchir, saisir les apparences avant de pénétrer les causes ; et nos idées sont vagues sur tout objet extérieur si elles ne sont pour nous autant d’images.»

Alphonse BAUDIN (Nantua 1811 – Paris 1851).
Député à l’assemblée législative de 1849, il tenta de s’opposer au coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte du 2 décembre et fut tué sur une barricade.
Il fût également élève au collège de Nantua. Il est aussi l’auteur du texte d’une chanson patriotique, L’astre français, chantée au banquet de Nantua, sur l’air de La sentinelle, le 19 septembre 1830 et dont voici quelques vers :

Cénotaphe d’Alphonse Baudin au cimetière du père Lachaise

Cénotaphe d’Alphonse Baudin
au cimetière du père Lachaise

 » Un nouvel astre a brillé dans les cieux, O mon pays, reconnais ton étoile […]
L’éclat de sa triple couleur, Efface une couleur flétrie, Liberté, victoire et bonheur, Se sont levés sur ma patrie.

Héros français dont les fronts abattus, Portaient du lys la pâleur abhorrée, Levez les yeux, voyez comme à Fleurus, Briller sur vous notre étoile adorée. »

Il est inhumé le 5 décembre au cimetière Montmartre où un monument funéraire, crée par les sculpteurs Millet et Dupré, lui rend hommage. Ses amis, Edgar Quinet et Victor Hugo font partie du cortège.

La 3ème République honore sa mémoire en juillet 1889 en transférant ses cendres au Panthéon avec celles de Lazare Carnot et de Marceau.

 

Nantua Ville Médaillée de la Résistance
Dès 1943, la Résistance se structure et peu à peu le maquis devient une force dans le secteur de Nantua.  

Aux actions sporadiques mais dures vont s’opposer avec violence et sauvagerie les forces d’occupation.

A la guérilla et aux opérations de harcèlement, succède le temps des représailles sanglantes, celui des exécutions sommaires.

La rafle de Nantua du 14 décembre 1943 restera dans notre Histoire l’une de ces grandes tragédies, épisode meurtrier d’une répression aveugle qui entend d’abord frapper les populations civiles, les terroriser par des « avertissements » monstrueux. L’occupant espère ainsi obtenir le rejet unanime d’une action résistante… ce qui ne sera pas le cas.

Pour ces actes, la ville paie cher : 150 hommes de 18 à 40 ans sont déportés. Très peu reviendront.

En février 1944, ce sont des gendarmes, qui aidaient la Résistance, qui sont raflés par les Allemands.

Et la barbarie se renouvelle encore en juillet 1944. Les nazis embarquent des maquisards blessés, soignés à l’hôpital, et les fusillent à 10 km d’ici dans une carrière à la Croix-Chalon.

Pour tout cela, la ville reçoit à la Libération la médaille de la Résistance française par le Général De Gaulle.

Depuis, la ville n’oublie pas et commémore chaque année le sacrifice des siens, qui ont souffert de la barbarie nazie.

Historique & Modalités d’Attribution
medaille_resistance_aversCréée à Londres le 9 février 1943, par ordonnance du Comité National Français ; la Médaille de la Résistance était destinée à « reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l’Empire et à l’étranger, auront contribué à la résistance du peuple français contre l’ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940. »
Elle était décernée par le général de GAULLE (le chef de la France combattante), sur proposition d’un commissaire national et avis, sauf en cas d’urgence, d’une commission de quatre membres, nommés par le chef de la France combattante. La maquette de la médaille fut soumise à l’approbation du général de GAULLE et les premiers exemplaires ont été réalisés à Londres par la maison J.G. GAUNT and SON.

Les Bénéficiaires
La Médaille de la Résistance récompensait les personnes ou les collectivités françaises ayant :

  • pris une part spécialement active depuis le 18 juin 1940 à la résistance contre les puissances de l’Axe et leurs complices sur le sol national ou en territoire relevant de la souveraineté française ;
  • pris une part effective et importante au ralliement de territoires français à la France combattante ou rendu des services signalés dans l’effort de guerre de ces territoires ;
  • joué un rôle éminent à l’étranger dans la propagande et dans l’action des organisations destinées à grouper et à soutenir les efforts de la Résistance ;
  • rallié des troupes, des navires ou des avions dans des conditions exceptionnelles de difficultés ou de dangers ;
  • rejoint les Forces Françaises Libres dans des conditions particulièrement dangereuses et méritantes.

Cinquante cinq médailles, dont quinze avec rosette, ont été attribuées à des collectivités.
Suite à l’ordonnance du 2 novembre 1945, elle a pu être attribuée à titre exceptionnel et rétroactif, aux étrangers qui se sont distingués dans l’accomplissement des mêmes actes.

Collectivités Décorées de la Médaille de la Résistance
Entre parenthèses, la date du décret et la lettre R pour une attribution de la médaille avec rosette.

Localités
Ville de Meximieux, dans l’Ain ( 22/09/45 ) ; Commune de Terroux, dans le Lot ( 22/09/45 ) ; Village de Bethincourt, dans la Meuse ( 15/10/45 ) ; Commune de la Chapelle-en-Vercors ( 15/10/45 ) ; Commune de Saint-Nizier-du-Moucherotte, en Isère ( 15/10/45 ) ; Ville de Thônes, en Haute-Savoie ( 15/10/45 ) ; Ville de Caen, dans le Calvados ( 24/04/46 R ) ; Commune de Caniac, dans le Lot ( 24/04/46 R ) ; Ville de Montceau-les-Mines, en Saône et Loire ( 24/04/46 ) ; Nouvelle-Calédonie et dépendances ( 24/04/46 ) ; Ile de Sein ( 27/08/46 R ) ; Ville de Lyon ( 20/11/46 R ) ; Ville de Nantua, dans l’Ain ( 16/01/47 ) ; Ville d’Oyonnax, dans l’Ain ( 16/01/47 ) ; Ville de Brest, dans le Finistère ( 31/03/47 ) ; Commune de Marsoulas, en Haute-Garonne ( 31/03/47 ) ; Commune de Tavaux, dans l’Aisne ( 31/03/47 ) ; Commune de Saint-Nicolas-Plougasnou, dans le Finistère (31/03/47).

 

ceremonie-resist

Comme chaque année, la ville de Nantua était présente à l’AG des villes médaillées de la Résistance. Celle-ci s’est tenue le 22 octobre dernier à La Chapelle en Vercors.

Une délégation d’élus du Conseil Municipal avait tenu à faire le déplacement pour honorer la mémoire des maquis du Vercors, haut lieu de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale.

L’année prochaine, c’est Lyon, capitale de la Résistance, qui recevra les villes médaillées de la Résistance.